Les plaques au gélatino-bromure d’argent

Les plaques au gélatino-bromure d’argent

Parmi les nombreuses découvertes et avancées technologiques qui ont bouleversé l’histoire de la photographie, l’arrivée des plaques au gélatino-bromure d’argent compte parmi celles qui auront le plus contribué à démocratiser la pratique. Le procédé commence à être mis au point en 1871 par Richard Maddox, en réunissant dans une gélatine les éléments nécessaires à rendre le support photo-sensible. En 1878, Charles Bennett l’améliore par une simple opération de chauffage, accroissant notablement la sensibilité de l’émulsion.

Là où le collodion humide nécessitait de préparer, utiliser et traiter la plaque immédiatement, le gélatino-bromure d’argent est une préparation qui s’utilise sèche. Ce changement va permettre d’industrialiser sa fabrication, de produire par avance de grandes quantités qui pourront se conserver avant et après la prise de vue.

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« Qu’est ce qu’un négatif au gélatinobromure d’argent ?
Un négatif sur verre au gélatinobromure d’argent est constitué d’une plaque de verre recouverte d’une couche de gélatine renfermant le dépôt d’argent qui constitue l’image. Ses tonalités s’étendent du gris-neutre au noir. Ces plaques étaient livrées dans des formats qui ont été normalisés au cours du Congrès photographique international de Bruxelles en 1891. Le terme générique gélatinobromure d’argent fait référence aux constituants du support sensible car la couche une fois développée et fixée ne contient plus de bromure. »

Extrait de l’excellent ouvrage (re)Connaître et conserver les photographies anciennes, de Bertrand Lavédrine, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques – 2007

Formats de plaques les plus courants :
– plaque normale : 18×24 cm
– demi-plaque : 13×18 cm
– quart de plaque : 9×12 cm
– huitième de plaque : 6,5×9 cm
– seizième de plaque : 4,5×6 cm
– les formats stéréo, etc.
L’arrivée du plastique comme support d’émulsion à partir de 1889 va progressivement faire disparaître les plaques de verre, qui resteront néanmoins en usage jusque dans les années 1940.

Les plaques restent bien sûr des supports fragiles qui peuvent subir des altérations dans le temps. Notamment, on observe fréquemment des miroirs d’argent (ou voile dichroïque), causés par une réaction avec l’emballage des plaques.

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Certaines corrections d’expositions pouvaient être faites par l’application de chimies particulières qui finissent par changer l’aspect de la plaque.
Celle-ci, par exemple, est devenue jaune pâle, presque blanche sur toute sa surface. Avec un certain angle de lumière et sur un fond sombre, l’image apparaît clairement comme un positif très clair.

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Enfin, des corrections ponctuelles pouvaient être faites directement sur la plaque.
Le pigment utilisé sur ce portrait d’un enfant pour combler des trous dans l’émulsion a une teinte rose très vive (teinture de cochenille peut-être ?). Le rouge, ou l’encre de Chine vont retenir la lumière sur les papiers a émulsion orthochromatique (c’est à dire non sensible à tout le spectre de couleurs).

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Ici la surface de la gélatine a été travaillée pour changer la densité sur le visage.

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Un masque pouvait également être fait, peint ou en papier, pour isoler le sujet du portrait.

Le masque au dos de la plaque Le portrait détouré

Le Photoshop d’autrefois !

Sur les retouches, regarder l’excellente présentation de Mark Osterman du George Eastman Museum.

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