Vues de Paris au début du XXe siècle, principalement du quartier de la place de la Nation – rue du Faubourg-St-Antoine, qui connaissait une grande mutation depuis quelques années.
Véhicules et commerces, c’est la vie
Les trois premières vues montrent la place de la Nation, depuis un balcon de la rue du Faubourg-St-Antoine, vers le n°264.
Celles-ci ont été prises à trois époques différentes : le restaurant dont l’auvent est visible en bas à gauche porte le nom de Ledieu puis Maison Bocquel.
Sur la 3e, c’est l’hiver, on voit le groupe sculpté de Dalou, le Triomphe de la République, dont la version en bronze a été inaugurée en 1899. Sur les autres vues, c’est la Foire du Trône qui au printemps remplit la place de ses baraques et manèges.
Encore deux points de vue identiques à quelques années de distance : le Fb St-Antoine et la pointe de la Rue des Boulets et de la Rue de Chevreul. A l’angle, l’Hôtel Sapeur qui deviendra… À l’Ancien Sapeur !
Boutiques et commerces sur rue…
Pour se déplacer dans Paris, on pouvait utiliser par exemple ce tramway hippomobile. Celui-ci assurait la liaison entre le Louvre et Vincennes. Le véhicule à impériale roulait sur ses rails, deux ou trois chevaux le tiraient.
En sous-sol, le tout nouveau métro va engager progressivement le déclin du tramway, que la multiplication des automobiles et autobus finira par faire disparaître de Paris intra-muros en 1937.
Le Triomphe de la République est le nom de cette imposante sculpture qui trône aujourd’hui encore au milieu de la place de la Nation. Oeuvre de Dalou, une première version en plâtre est installée en 1889, remplacée par sa version définitive en bronze 10 ans plus tard.
La République, tournée vers la Bastille, est accompagnée de la Paix (qui tend les fruits de l’Abondance à l’arrière), du Travail, de la Liberté et de la Justice.
La sculpture était entourée d’un bassin orné de crocodiles, qui furent fondus par les allemands durant la Seconde Guerre mondiale.
Et pour terminer cette petite série parisienne, une promenade au lac Daumesnil.
La richesse des détails de ces photographies anciennes nous raconte beaucoup sur l’ambiance de la ville autour de 1900, les aspects qu’elle a conservés, et ce qu’elle a définitivement perdu. C’est le Paris des Parisiens, la vie de la rue, l’activité dans la ville avec les ateliers de la Rue des immeubles industriels (qui débouche sur la rue du Fb St-Antoine, à droite sur la photo 11), les commerces divers, les piétons et les rares véhicules dans ces artères immenses…