Trouvés hier au milieu d’une pile de négatifs, deux positifs sur film 6×6. Jusque là rien d’exceptionnel vous me direz, des diapositives. Sauf que, au premier coup d’œil passé à travers ces petits bouts de film dans la lumière, j’ai reconnu la dominante verte et la texture pointilliste caractéristique… des autochromes.
L’autochrome, je vous en montre quelques fois, c’est ce premier procédé commercialisé de photographie en couleurs, inventé par les frères Lumière au début du XXe siècle. Une plaque de verre était enduite d’une solution photosensible et de particules colorées de fécule de pomme de terre. Clic-clac merci Lumière et vous obtenez une belle image positive, fragile, non reproductible.
Pour ce qui est de mes deux petites images, il s’agit en fait des descendants de ce procédé, transposé par les ateliers de recherche Lumière sur du film à partir des années 30. Tout d’abord sur du plan film (filmcolor), puis sur des rouleaux (lumicolor). En 52 un dernier film est lancé, l’alticolor, plus sensible (on monte à 15-20 iso !), et c’était un échantillon de celui-ci que j’avais entre les main ! La production d’alticolor s’arrête en 1956, largement détrôné par les films Kodak et Agfa, plus faciles à produire, à manipuler et bientôt aussi bien plus sensibles.
L’analyse de la composition du film alticolor montre que même dans les années 50 le procédé utilise toujours de la fécule de pomme de terre !
Une belle découverte dans la pochette surprise donc !