Suite de la série sur l’Egypte, après le Sinaï et les crues du Nil : les pyramides du plateau de Gizeh !
Du même photographe que les autres séries, avec cette fois-ci une promenade entre les palmiers et les pyramides. On appréciera la qualité de la composition des images où les constructions et leur environnement sont magnifiquement mises en valeurs. On est a priori dans les années 40.
Les pyramides construites à Gizeh, elles, sont anciennes de quelques millénaires (un peu plus de quatre pour les 3 grandes pyramides).
Au sortir de la ville des morts, le désert s’ouvre de nouveau devant nous, le morne déploiement blanchâtre, qui ferait songer à un steppe sous la neige, par une nuit comme celle-ci, quand le vent souffle froid et quand la lune embrumée se met à ressembler à une triste opale. Mais c’est un désert planté de ruines, planté de spectres de mosquées; toute une peuplade de grands dômes croulants y est disséminée au hasard et à l’abandon, sur l’étendue inconsistante des sables. Oh! de si étranges dômes, d’une forme si vieille! L’archaïsme de leurs silhouettes frappe dès l’abord, autant que leur isolement dans un tel lieu; ils ressemblent à des cloches, ou à de gigantesques bonnets de derviche posés sur des estrades, et les plus lointains donnent l’impression de personnages trapus, à grosse tête, en sentinelle avancée, surveillant là-bas le vague horizon d’Arabie. Ce sont d’orgueilleux tombeaux du XIVe et du XVe siècle, où dorment dans un délassement suprême ces sultans mameluks qui opprimèrent l’Égypte pendant près de trois cents ans.
Pierre Loti, La mort de Philæ, 1907