Exceptionnellement, Le Chronoscaphe s’offre une petite incursion dans le monde de la carte postale. J’ai emprunté à la collection familiale, les cartes représentant Paris, et parmi elles un grand nombre montraient la crue de la Seine en 1910. Le sujet est très courant chez les cartophiles, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant.
Ces jours-ci, la Seine est un peu haute à cause des fortes pluies en amont. Si le pic attendu est autour de 3m50, le bout du soulier du fameux zouave, le niveau n’est en rien comparable à celui de la crue de 1910 où c’est à son épaule que l’eau arrivait (environ 8m60).
Les cartes, éditées dans les semaines et les mois qui suivirent semblent avoir été une manne pour les imprimeurs. La plupart de celles présentées ici portent des dates de la 2e moitié de 1910 et 1911. L’événement est remarquable et impressionne fortement bien sûr les esprits. Aujourd’hui encore, on pense aux crues centennales, même si la Seine compte à présent plus de retenues permettant de réguler – dans une certaine mesure – le débit du fleuve.
La crue de 1910
En janvier 1910 survient la seule crue dite centennale qu’ait connu le XXe siècle sur le bassin de la Seine. L’inondation commence par les quais, puis elle gagne les rues. De nombreuses caves sont inondées. Les égouts et les grands chantiers (construction du métro) permettent à la crue de se répandre et d’inonder des quartiers éloignés de la Seine, perturbant gravement le transport fluvial, l’électricité, le gaz, les tramways, les métros, les chemins de fer, les communications. Les ordures ménagères, ne pouvant plus être évacuées, sont jetées directement en Seine. Après la décrue, une boue nauséabonde recouvre les rues et les habitations. La remise en service des différentes activités prendra 2 mois et le fonctionnement normal ne sera atteint que plusieurs mois après le redémarrage des activités.
Le risque d’inondation dans le bassin de la Seine – 1910 Et demain?, DRIEE IF 2009