Si le sujet peut nous sembler sensible, choquant, soulever le cœur, voire être tabou, la représentation de la mort par la photographie était une réalité courante au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle.
C’est tout d’abord la place du mort qui était différente de ce qu’on connait aujourd’hui : une mortalité infantile plus forte, des décès qui surviennent à la maison et des défunts que l’on veillait jusqu’à la mise en bière. Si la pratique de la représentation mortuaire, par les masques, les dessins, les peintures, existe depuis très longtemps, la photographie, comme tout autre portrait, démocratise cela. Il est commun de poser « en famille » autour d’un enfant mort, ou de garder le portrait d’un parent qui semble dormir mais ne se réveillera jamais.
Cette série de photographies date du début des années 1930.
Elle nous montre un jeune enfant, décédé avant ses trois ans. La série montre également des photographies de sa tombe, prises à différentes époques. Une autre plaque sortait du lot : un grand masque de papier noir fixé au dos et découpé à la silhouette de l’enfant, détourage rustique de l’image qui serait reproduite sur une porcelaine et fixée sur la tombe.