« Non, évidemment, la photographie peut à peine conserver la saveur incomparable d’un tel tableau, fixer l’électrisation de la foule, faire ressortir des masses de tant de soldats, un seul petit visage dont la simple beauté suffit à ennoblir, expliquer et consacrer tous ceux qui l’environnent. Mais quel peintre, aussi, pourrait saisir, à un point précis de vérité et avec cette part indispensable d’illusion qui nous anime, la merveilleuse splendeur d’étendards en lambeaux, d’étoffes pendant à une hampe et qui ne sont plus guère que de la charpie rosé et bleue!
Non, les Parisiens du printemps et de l’été de 1917, n’auront point manqué de spectacles. Ceux qui s’en prétendent sevrés n’ont à se plaindre que d’eux-mêmes. La Foire de Paris et ses baraquements serrés qui couvrirent l’Esplanade des Invalides, montra ce qui peut s’improviser et se poursuivre dans un pays envahi par l’ennemi. Bien des expositions particulières, en maints endroits, ont également marqué la vitalité de l’art, l’art tout court et celui qu’on industrialise. »
Albert Flament, Le Monde Illustré, 28 juillet 1917