Les portraits cartes de visite

Les portraits cartes de visite

Un petit écart dans la collection, pour un objet photographique qui n’appartient ni au domaine de la photographie anonyme ni à celui de la photographie amateur. Ici on peut retracer l’origine du cliché et sa vocation est commerciale. Il s’agit des photo-cartes ou portraits cartes de visite.

Aux origines de la photographie, les images créées étaient directement des positifs. Impossible donc d’en envisager la reproductibilité comme on le fera ensuite avec le négatif.
Mais dans les années 1850, l’approche change avec l’arrivée de la technique du collodion humide qui permet d’avoir un négatif sur plaque de verre et ainsi de pouvoir faire plusieurs tirages d’une même prise de vue.

Avec les rapides avancées techniques de la photographie apparaissent également les studios de photographes (qui sont parfois d’anciens peintres). Personnalités politiques, artistes se font prendre en photo, et bientôt, tous ceux qui veulent et peuvent se faire portraiturer, principalement la bourgeoisie.

L’un des photographes les plus célèbres de cette deuxième moitié du XIXe siècle est Disdéri. Il dépose le brevet pour un système permettant de prendre plusieurs photos sur une plaque la rendant ainsi plus rentable pour les photographes et plus abordable pour les photographiés, la faisant pleinement rentrer dans une ère commerciale.

On peut offrir son portrait comme souvenir ou témoignage d’amitié :

Portrait d'une artiste lyrique  Disderi & Cie  Photographes de S. M. L'Empereur  8, Boulevard des Italiens  Paris Collection B.D.
Portrait de la soprano Caroline Girard
Disderi & Cie
Photographes de S. M. L’Empereur
8, Boulevard des Italiens – Paris
Collection B.D.

On repart du studio avec plusieurs tirages de petit format, collés sur un support en carton au format d’une carte de visite — 6,2×10,3 cm. Le dos de la carte est d’abord vierge, puis portera le nom du photographe avec plus ou moins d’ornementations. La photographie est protégée par un papier de soie qui se rabat sur l’avant. Très souvent ces portraits seront insérés dans des albums photo prévus à cet effet, et le papier de soie est retiré.
Le photographe conserve le cliché original ce qui permet ensuite de faire faire des retirages.

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Les photo-cartes furent très populaires jusqu’au début du XXe siècle. L’apparition des plaques au gélatino-bromure d’argent, puis des négatifs sur films, et la plus grande facilité à utiliser les nouveaux appareils photographiques va démocratiser la pratique, et les portraits seront de plus en plus souvent réalisés par un proche et de moins souvent par un professionnel.

Quelques portraits à visiter, issus de studios à travers toute la France. Survoler ou tapoter pour voir le dos des cartes…

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