Froufrous et falbalas, partons à la découvertes de la mode féminine en 1900.
Ce qui nous parvient des grandes tendances de mode au tournant du XXe siècle est souvent issu de catalogues et revues d’époque, telles le Petit écho de la mode, ou La mode illustrée par exemple.
Mais on le voit tout au long des galeries de la collection, le vêtement chic des revues et des salons de couture n’est pas celui porté par le plus grand nombre, bien évidemment. Les belles tenues, les beaux tissus sont réservés à une élite aisée, mais comme toujours, cette mode, ces tendances sont aussi retranscrites dans les vêtements plus modestes.
Ici cependant, j’ai rassemblé quelques portraits de femmes d’une famille qui, sans être dans la débauche des soieries des catalogues, portent néanmoins des vêtements dans le goût du jour…
Petit rappel de l’époque : la fin du XIXe siècle est politiquement et économiquement moins troublée que les décennies précédentes. La mode de cette période abandonne les crinolines et les tournures, et c’est principalement le corset qui va façonner la silhouette féminine. La femme est plus sportive, plus active, cela va être pris en compte – dans une certaine mesure – par la mode qui entame à cette époque un début de libération du corps… Enfin, on y pense !
La silhouette ne dévoile toujours que le moins de peau possible. Les jupes vont au sol toujours. Le col est droit et haut. Pour l’extérieur, on jettera sur ses épaule une petite cape coordonnée.
La couturière travaillera d’après les patrons choisis par la cliente, et on achète le tissu qui servira pour plusieurs tenues, comme ici avec ce motif étoilé (est-ce le même modèle de corsage mais avec un col rapporté sur le premier ?).
Les jupes ont perdu de leur ampleur, mais selon les périodes, les manches vont prendre à leur tour du volume, à petit ou grand gigot (vers 1895), puis redevenir fines et ajustées.
La taille, dans tous les cas reste très cintrée. Le corset va projeter les fesses vers l’arrière et le buste vers l’avant, pour former à partir de 1900 cette silhouette caractéristique en S : c’est la femme-liane inspirée par l’Art nouveau.
Les tissus sont très travaillés, guipures, surpîqures, smocks, rubans, brocards…
Pour le soir, on ajoutera des volants, des dentelles, des plumes… L’encolure s’ouvre, un peu, pas trop, et les bras se dénudent.
Même les déguisements n’oublient pas les canons de la mode.
La modernité arrive lorsque le buste n’est plus ajusté mais souple et légèrement bouffant. On commencera à évoquer l’abandon du corset, mais l’idée n’est pas encore bien acceptée !
Les femmes âgées porteront des vêtements plus sobres, dans des teintes sombres; le noir sera évidemment porté pour le deuil. Si la coupe est simple, le tissu restera néanmoins ici très travaillé.
Vous pouvez prolongez la lecture en parcourant la galerie « Belle Époque », qui présente plus d’exemples autour de 1910.
Ou encore partir à la découverte des costumes de bains de cette époque !