Dufaycolor, le film couleur d’Ilford

Dufaycolor, le film couleur d’Ilford

Vues positives sur film Dufaycolor, 6x9cm intégrées dans des passe-vues 8x5cm – années 1930

Dans une précédente galerie, je vous présentais le procédé couleur Dufay, contemporain de l’autochrome et assez proche dans le principe (je vous laisse consulter l’article pour m’éviter la répétition). Il est basé sur un système de filtres de couleurs placés en trame (19 à 25 lignes par millimètre) sur la plaque ou sur le film, que la lumière traverse avant d’atteindre l’émulsion.

Le film Dufaycolor

Le procédé inventé par Louis Dufay au tout début du XXe siècle est repris en 1926 par Spicers, une société qui développe sa recherche dans la production de film cinématographique couleur. Celle-ci aboutit en 1932 et suscite l’intérêt d’Ilford qui avait pourtant décliné les droits (25000£…) quelques années auparavant – l’enjeu n’était plus de faire des prises de vues en couleur, mais de pouvoir en faire facilement des tirages.

L’industrie cinématographique présente un attrait fort (voir l’extrait en fin d’article) et ce sont finalement les exigences pour ce support dont va bénéficier le film photographique. La concurrence avec les films Kodak et Agfa, ainsi que le Technicolor, est déjà là, mais le film Dufaycolor est pour l’instant meilleur marché.

La « Boîte d’examen Dufaycolor »

Comme on l’a vu, la problématique du tirage couleur n’est pas encore résolue. Que faire donc avec notre film Dufaycolor ? Les films développés sont des diapositives. Ils nécessitent un montage de protection (suffisamment large et sombre pour isoler l’image) et peuvent être regardés à travers un dispositif où ils sont rétro-éclairés.

pochette Dufaycolor
pochette Dufaycolor
Marque imprimé dans le carton de montage
Marque imprimée dans le carton de montage
Film Dufaycolor monté
Film Dufaycolor monté

La marque Ilford créa donc un modèle de visionneuse, assez proche du diascope utilisé pour les autochromes Lumière. Il s’agit d’une petite boîte à système en bois peint en noir, de 17x17x3,5cm, équipée d’un miroir.

La boite de la visionneuse Dufaycolor
La boîte de la visionneuse Dufaycolor
Le mode d'emploi de la visionneuse Dufaycolor
Le mode d’emploi de la visionneuse Dufaycolor
Visionneuse fermée
Visionneuse fermée. Un carreau de verre teinté permet de corriger les couleurs en cas d’éclairage électrique.
Ouverture de la visionneuse. Un carreau de verre teinté permet de corriger les couleurs en cas d'éclairage électrique
Ouverture de la visionneuse. Sous le filtre, un papier translucide va permettre de diffuser la lumière.
On déplie le passe-vue qui va tenir à un angle de 45°
On déplie le passe-vue qui va tenir à un angle de 45°
On installe la vue montée
On installe la vue montée
La visionneuse est placé face à une source de lumière qui va éclairer le film. Celui-ci se réfléchit sur le miroir, dans le bas de la visionneuse, bien contrasté sur le fond noir de l'appareil.
La visionneuse est placée face à une source de lumière qui va éclairer le film. Celui-ci se réfléchit sur le miroir, dans le bas de la visionneuse, bien contrasté sur le fond noir de l’appareil. Le système n’étant pas rotatif, ce n’est pas idéal pour les vues en format portrait.

Voici les vues numérisées. On appréciera le choix des sujets, floraux et colorés, qui ne sont pas sans nous rappeler ceux des autochromes ! Ces dahlias géants sont arrivés jusqu’à nous avec un éclat remarquable, même si certaines vues sont assez sombres.

Et une petite vue carrée d’une île…

Pour le plaisir des yeux, un fort grossissement d'une des vues nous dévoile la fameuse trame Dufay.
Pour le plaisir des yeux, un fort grossissement d’une des vues nous dévoile la fameuse trame Dufay.

Le surprise de voir ces photographies de la fin des années 30 reste intacte. La magie de la couleur opère toujours.

Je recommande très vivement la lecture de la notice Dufaycolor en français, accessible en ligne grâce à l’inestimable travail de numérisation de la bibliothèque du CNAM (des heures à passer et se perdre dans ces collections).

There was no doubt that Dufaycolor was a viable process but there was one problem; in 1933 there was no successful process available for producing colour prints, although a number of companies were developing them.

Sidney was only too aware that 80 per cent of the world’s photographic business was in America. The great movie studios in Hollywood chewed up miles of film each year. If he could get a piece of the action he could make a substantial killing. He decided to establish Dufay companies In both the United States and England and to get Ilford to handle the rights for the British Empire.

Ilford was the English company which had been offered the rights to Dufaycolor and turned them down. But now they had seen the results using the stainless steel rollers which Sidney had acquired in Germany. They liked the quality of the roll film and 35 mm film for movies but thought the 16 mm stock was slightly distorted.

In 1934 a new company was formed to take over the British Empire rights. It was to be called Spicer-Dufay-British. Spicers were to make the transparent film, and Dufay the colour process. Ilford would have fifty-one per cent of the new company giving them a controlling interest and they were prepared to put up £250 000 to develop the new company.

Sidney now set his sights on the United States. This time there was a rival product, Kodachrome, but on the face of it Dufaycolor had a distinct advantage. Photographers who used Kodachrome film had to return the film to the Kodak company in Rochester to have it developed.

With Dufaycolor the negative could be developed on the spot in an ordinary photographic developer so a photographer’s pictures could be seen immediately. This had particular advantages for professional photographers who needed instantaneous results. This was not lost on National Geographic magazine who made Dufaycolor their preferred format.

Sidney Cotton: The last plane out of Berlin

Jeffrey Watson

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